Pourquoi souhaiter un tel changement ? Parce que l’ancien monde n’était pas en phase avec le nouveau, celui de la modernité. Les artistes de l’UAM voulaient donc façonner des alternatives aux traditions académiques de leur temps. Marqués par l’industrialisation, ils ont proposé un style épuré et géométrique. Et cela n’a rien d’un hasard : être de son temps et embrasser la modernité impliquait le rejet des excès de détails des arts décoratifs antérieurs. Ce qui était perçu comme des fioritures laissait ainsi la place à une simplicité « rationnelle » : économie de moyens, valorisation de toutes les matières, accessibilité au plus grand nombre, et du même coup démocratisation des arts.
Le manifeste de l’UAM, Pour l’art moderne, cadre de la vie contemporaine (1934), témoigne de cette idée que les arts doivent correspondre à l’esprit du temps et aux manières de vivre de leurs contemporains. Or le monde des années 1920 et 1930, c’est celui du mouvement, du rythme, de la machine, du progrès et de l’optimisme technique. Autant d’éléments que l’artiste doit embrasser : jeu des matières, association des arts « mineurs » et des arts « majeurs », recherche de la pureté, expérimentation de formes nouvelles ..., telles sont les aspirations de l’UAM.
Reprenant l’esprit moderniste, l'édition proposée par De Bonne Facture rend hommage à la simplicité et à la pureté des lignes, à l’épure géométrique et élégante de la découpe, à l’association des matières et à l’agencement architectural des parties : « de formes pures parce que rationnelles, pratique parce que d’un entretien facile, acceptable partout parce que sans prétention » (Manifeste de l’UAM, 1934).
EDITION 19
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