Chemise western selvedge Iron Heart

Porté depuis 2018

JASON PECARICH, SCOTTSVILLE - VIRGINIA, USA

Pourriez-vous vous présenter ?
Je suis Jason Pecarich, fondateur et propriétaire de Division Road, boutique américaine proposant des vêtements luxueux de marques héritage. J’ai fait carrière dans le design, la confection, le développement produit, la vente, et j’ai travaillé dans des domaines variés comme le bâtiment, le mobilier, le textile ou le soulier. Quel que soit le domaine, mon approche a toujours été de piocher parmi des inspirations multiples, allant de l'avant-garde à l'histoire et à les traduire en produits intemporels, le tout en étant au plus proche de l'artisan qui le fabrique.

Pourriez-vous nous présenter cette pièce ? D'où vient-elle ? De quand date-t-elle ?
Il s’agit d’une chemise western selvedge Iron Heart 33-T de 12oz que j’ai acquise début 2018 quand j’ai introduit la marque chez Division Road. Cette chemise a donc un peu plus de 5 ans. J’ai commencé à explorer ce type de pièces western typées Americana aux alentours de 2006 (c’était peut-être même avant) avec une chemise en denim brut RRL, à l’époque où ils faisaient vraiment de super pièces. J’ai gardé cette chemise RRL 10 ans : elle s’est patinée au fil du temps, développant un très beau délavage bleu clair. J’ai même ajouté des patchs pour combler des déchirures. Je ne voulais pas que cette pièce patine plus que cela alors je l’ai rangée avec mes archives personnelles et j’ai pris cette chemise Iron Heart pour la remplacer.

Comment l’avez-vous trouvée ?
Je possédais déjà plusieurs pièces Iron Heart avant que nous ne proposions la marque chez Division Road, majoritairement des jeans et quelques-unes de leurs chemises en flanelle extra-lourde. Je voulais vraiment avoir une de leurs chemises iconiques en denim ou en chambray. La coupe précise, combinée avec un denim de très belle qualité et une construction de puriste avec des détails comme le liseré selvedge visible sur la gorge, les poignets et l’hirondelle de renfort, la couture triple aiguille allant des côtés jusqu’à l’ourlet et l’ajout des empiècements sur la poitrine et le dos en font une des meilleures chemises western qui existe. Leur denim maison de 12oz est épais pour une chemise, mais cela lui permet de tenir le choc dans bien des situations et de développer une belle patine avec le temps. Cette chemise est devenue ma pièce préférée de chez Iron Heart et elle est la chemise que j’ai la plus portée ces dernières années.

Vous souvenez-vous de la première fois que vous l'avez portée ?
Je me souviens très clairement du moment où je l’ai choisie. Dès que je l’ai enfilée, je savais que cette pièce deviendrait mienne. Je trouve que les chemises western sont très polyvalentes et peuvent se porter aussi bien dans des styles streetwear, que preppy, tailoring ou workwear. C’est le genre de pièce qui peut donner une tonalité assez unique à une tenue. Quand je choisis une vêtement qui, je le sais, prendra une place importante dans ma garde-robe, je le porte beaucoup les premiers mois pour explorer toutes les manières de le porter. Je trouve que cette période est la plus intéressante et la plus inspirante, stylistiquement parlant. Les années suivantes où l’on porte la pièce sont plus confortables.

Quels sont vos souvenirs liés à cette pièce ?
Je porte cette pièce quasiment chaque semaine, je l’emmène notamment avec moi lorsque je voyage. Cette chemise a été avec moi dans toutes les usines de marques avec qui on travaille et collabore. Elle est allée plusieurs fois dans l’atelier de production de Viberg, Tricker’s, White’s ou Dehen 1920. Je la porte aussi bien pour mes voyages d’affaires qu’en vacances. L’histoire de ce vêtement, ce n’est pas tant les fois où je l’ai porté, mais surtout les endroits où il a été, les expériences que j’ai vécues avec lui. Cette chemise a été ma pièce fétiche durant notre repositionnement et notre relocalisation durant la pandémie, et elle représente pour moi un certain esprit d’initiative, l’exploration de nouvelles possibilités pour Division Road. Je considère cette chemise western comme une pièce de dur labeur, une armure face à l’inconnu. Cette pièce a beaucoup d’énergie créative en elle.

Y a-t-il des signes d'usure ? Avez-vous déjà réparé cette pièce?
L’usure de cette pièce est importante pour une chemise western, qui prend du temps pour s’assouplir et se patiner. Les jeans se patinent plus rapidement car ils sont portés plus fréquemment et sont soumis à plus de tension et de frottements au quotidien. Je dirais que cette pièce est en milieu de vie et qu’elle reflète bien mon parcours personnel. Une des poches poitrine montre ma bague de fiançailles et l’autre ma boîte de snus (poudre de tabac humide), que je consomme régulièrement depuis que j’ai arrêté de fumer, il y a huit ans. Le col et les poignets montrent comment j’aime porter cette pièce. Elle s’est si bien adaptée à moi au fil des années qu’elle est comme une seconde peau désormais. Il n’y a eu aucune réparation pour le moment : les pièces Iron Heart sont robustes, il en faut beaucoup pour faire craquer une couture ou trouer la matière, même si je sais que cela finira par arriver tôt ou tard.

Quand la portez-vous habituellement ? Vous souvenez-vous de la dernière fois que vous l'avez portée ?
Je l’ai portée la veille du jour où elle a été photographiée, et le lendemain aussi. A chaque fois que je la porte, je me rends compte à quel point je l’aime. J’aime toujours autant la porter de manière un peu plus habillée en l’associant à un blazer décontracté ou un manteau élégant, ou à l’inverse la porter de manière plus décontractée, ouverte et les manches retroussées avec des sneakers, des derbys ou des boots. Une pièce aussi polyvalente se porte pour n’importe quelle occasion et je m’amuse toujours à trouver de nouvelles manières de l’associer. Quand vous vous êtes vraiment approprié un vêtement, vous parviendrez toujours à bien le porter.